Face à des résultats financiers en baisse au premier semestre 2024, le groupe Stellantis annonce des mesures d’ajustement, tout en réaffirmant son soutien à sa marque de luxe Maserati. Carlos Tavares, PDG du groupe, écarte les rumeurs de vente ou de fusion de la marque au trident.
Un premier semestre 2024 difficile pour Stellantis
Le géant automobile Stellantis traverse une période délicate, avec des chiffres en net recul pour le premier semestre 2024 :
- Le bénéfice net du groupe a chuté de près de 50%, s’établissant à 5,6 milliards d’euros.
- La marge opérationnelle est passée sous la barre des 10%, en deçà des objectifs fixés.
- En Amérique du Nord, marché clé pour le groupe, les ventes ont connu une baisse de 18%.
Carlos Tavares, président de Stellantis, a reconnu que ces performances « n’ont pas répondu aux attentes » du groupe. Cette situation préoccupante appelle des mesures correctives rapides.
Stratégie d’ajustement aux États-Unis
Pour redresser la barre, Stellantis compte agir prioritairement sur le marché nord-américain :
- Réduction des stocks de véhicules disponibles pour mieux équilibrer l’offre et la demande.
- Baisse des prix sur certains modèles pour stimuler les ventes.
- Lancement de nouveaux modèles stratégiques comme la Dodge Charger électrique et le RAM 1500 renouvelé.
Natalia Knight, directrice financière du groupe, a souligné que ces mesures visent à « calibrer l’offre et la demande » sur ce marché crucial.
Plan de réduction des coûts
En parallèle, Stellantis prévoit de mettre en place un vaste plan d’économies :
- Réduction des coûts logistiques de 25%.
- Possible révision à la baisse des rémunérations des dirigeants, un sujet sensible alors que le salaire annuel de Carlos Tavares (36,5 millions d’euros) a déjà fait l’objet de critiques de la part des actionnaires.
L’avenir de Maserati en question
Dans ce contexte difficile, l’avenir de certaines marques du groupe, notamment Maserati, a fait l’objet de spéculations :
- La marque de luxe italienne a enregistré une perte de 82 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année.
- Ses livraisons ont chuté à seulement 6 500 unités sur la période.
Ces chiffres alarmants ont alimenté des rumeurs de vente ou de fusion de Maserati avec d’autres groupes de luxe italiens. Certains analystes ont même évoqué la possibilité que Stellantis se sépare de marques moins rentables comme Lancia ou DS.
Stellantis réaffirme son soutien à Maserati
Face à ces spéculations, Carlos Tavares a tenu à clarifier la position du groupe :
- Il a réaffirmé « l’engagement inébranlable » de Stellantis envers Maserati.
- Le PDG a souligné le statut unique de Maserati comme « seule marque de luxe parmi les 14 marques de Stellantis ».
- Toute idée de vente ou de fusion de Maserati a été catégoriquement écartée.
Cette prise de position ferme vise à rassurer les investisseurs et à réaffirmer la stratégie à long terme du groupe dans le segment du luxe automobile.
Perspectives pour l’avenir
Malgré ces difficultés, Stellantis maintient le cap sur sa stratégie de transformation :
- Poursuite des investissements dans l’électrification de sa gamme.
- Développement de nouveaux modèles pour dynamiser les ventes sur les marchés clés.
- Optimisation de la structure de coûts pour améliorer la rentabilité globale du groupe.
Le soutien réaffirmé à Maserati s’inscrit dans cette vision à long terme, misant sur la diversité des marques du groupe pour couvrir tous les segments du marché automobile.
La situation de Stellantis au premier semestre 2024 illustre les défis auxquels font face les grands groupes automobiles dans un contexte de transition énergétique et de tensions économiques. La capacité du groupe à redresser rapidement ses performances financières tout en poursuivant sa transformation sera scrutée de près par les investisseurs et les analystes dans les mois à venir.
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