En résumé
- Nissan espère le dépasser dès 2028, mais le constructeur japonais, qui a laissé filer son avance sur l’électrique, aura fort à faire.
- Si la Chine venait à maîtriser les batteries solides, cela doperait son industrie automobile en pleine expansion, une menace pour de nombreux pays occidentaux.
- C’est là le plus grand défi de l’adoption des VE, un vaste sujet – non pas une boîte, mais un véritable tonneau de vers – qu’il faudra ouvrir un autre jour.
C’est une avancée majeure dans le domaine des véhicules électriques : SAIC Motor, géant automobile chinois, affirme être en passe de produire massivement des batteries solides dès 2026. Une prouesse qui placerait le constructeur des années en avance sur Toyota, pourtant leader dans la course à cette technologie révolutionnaire.
Les batteries solides, le Saint Graal de l’électromobilité
Plus légères, plus sûres, plus denses en énergie… Les batteries solides sont considérées comme la prochaine étape clé pour démocratiser les véhicules électriques. Mais malgré des décennies de recherche et les efforts de géants comme Toyota, leur commercialisation se fait attendre.
C’est pourquoi l’annonce de SAIC Motor fait l’effet d’une bombe dans l’industrie automobile.
Un déploiement progressif dès 2025
Lors d’une conférence sur les technologies énergétiques du groupe SAIC, le constructeur a détaillé son plan :
- 2025 : introduction de batteries « semi-solides » (utilisant encore un électrolyte liquide) sur des hybrides et VE des marques du groupe (MG, Baojun, Wuling…)
- 2026 : arrivée des batteries 100% solides
Ce calendrier, cohérent avec les projections de SAIC en 2021, semble indiquer que la technologie mûrit au rythme escompté.
La Chine en pole position
Si SAIC tient ses promesses, l’industrie automobile chinoise prendrait une longueur d’avance considérable sur le reste du monde. Toyota, champion de la batterie solide, ne prévoit pas de production significative avant 2030 (10 000 VE par an).
Nissan espère le dépasser dès 2028, mais le constructeur japonais, qui a laissé filer son avance sur l’électrique, aura fort à faire.
Un défi technologique et culturel
Si la Chine venait à maîtriser les batteries solides, cela doperait son industrie automobile en pleine expansion, une menace pour de nombreux pays occidentaux. Mais la faisabilité des calendriers de SAIC, Nissan ou Toyota reste à prouver.
Les batteries solides ont fait l’objet de nombreuses « percées scientifiques » sans jamais percer commercialement. Et même une fois matures, les VE qu’elles équiperont devront surmonter les réticences des consommateurs, pour des raisons parfois culturelles.
C’est là le plus grand défi de l’adoption des VE, un vaste sujet – non pas une boîte, mais un véritable tonneau de vers – qu’il faudra ouvrir un autre jour.
En attendant, la course à la batterie solide est plus ouverte que jamais. Et si la Chine venait à la remporter, cela pourrait bien rebattre les cartes du marché automobile mondial. Les constructeurs historiques n’ont qu’à bien se tenir : la révolution de l’électromobilité pourrait bien venir de l’Empire du Milieu.
La durabilité des batteries de voitures électriques dépasse largement les attentes initiales