L’année 2024 s’achève sur un bilan contrasté pour le secteur automobile français. Alors que les ventes de véhicules neufs affichent une progression encourageante de 7,1%, le marché de l’emploi dans ce secteur stratégique montre des signes préoccupants de fragilité.
Un secteur en pleine mutation
Les chiffres sont éloquents : 2,21 millions d’emplois dans l’industrie automobile à fin 2024, soit une perte sèche de 155 300 postes par rapport à 2023. Cette baisse de 6,55% interpelle dans un contexte où les ventes de véhicules neufs dépassent enfin la barre symbolique du million d’unités – une première depuis la crise sanitaire.
La révolution électrique bouleverse l’emploi
La transformation du secteur automobile s’accélère. L’automatisation des chaînes de production, la montée en puissance des véhicules électriques et l’évolution des métiers traditionnels redessinent le paysage de l’emploi. Les constructeurs adaptent leurs effectifs à ces nouvelles réalités technologiques.
Des disparités marquées selon les activités
Le segment de la fabrication accuse une baisse de 4,27% de ses effectifs, soit 39 200 emplois perdus. Plus inquiétant encore, les activités de vente et réparation enregistrent un recul de 7,98%, représentant 116 100 postes supprimés.
Une lueur d’espoir en fin d’année
Le dernier trimestre 2024 apporte néanmoins quelques signaux positifs avec une hausse de 7,44% des effectifs par rapport au trimestre précédent. La fabrication de véhicules a notamment créé 19 800 nouveaux emplois sur cette période.
L’énigme des ventes en hausse
Comment expliquer ce paradoxe entre des ventes dynamiques et un emploi en berne? La réponse se trouve probablement dans la profonde mutation du secteur. Les nouvelles technologies et la digitalisation permettent de produire et vendre plus avec moins de main-d’œuvre.
Un avenir incertain
L’industrie automobile française se trouve à un carrefour. La transition vers l’électrique, les nouvelles mobilités et la concurrence internationale redessinent les contours du secteur. La formation et la reconversion des salariés deviennent des enjeux majeurs pour préserver l’emploi.
Les prochains mois seront décisifs pour mesurer si cette tendance à la baisse de l’emploi se confirme ou si le secteur parvient à créer de nouveaux postes dans les métiers émergents de l’automobile.
(Une réflexion s’impose : ne sommes-nous pas en train d’assister à la fin d’un modèle traditionnel de l’emploi automobile?)