Une nouvelle qui secoue l’industrie automobile : la récente fusion entre Nissan, Honda et Mitsubishi pourrait être compromise par les difficultés financières de Nissan. Cette alliance stratégique, longtemps niée par les constructeurs, vise à créer un géant automobile capable de rivaliser avec la concurrence chinoise grandissante.
Un objectif ambitieux de 180 milliards d’euros
L’alliance des trois constructeurs japonais ambitionne de devenir un leader mondial de la mobilité. Les projections financières sont impressionnantes : un chiffre d’affaires visé de plus de 180 milliards d’euros et des bénéfices opérationnels approchant les 19 milliards d’euros. Cette fusion permettrait d’optimiser les coûts, d’améliorer l’efficacité productive et de renforcer l’innovation.
La situation préoccupante de Nissan
Les chiffres actuels de Nissan sont alarmants. Le constructeur a vu ses bénéfices opérationnels chuter de 90,2%, passant de 2,2 milliards d’euros à seulement 220 millions d’euros. La marge opérationnelle s’est effondrée à 0,5%. Pour concrétiser la fusion prévue en août 2026, Nissan doit atteindre un objectif de 2,5 milliards d’euros de bénéfices.
Le défi de la production
Le PDG de Nissan, Makoto Uchida, affirme qu’un seuil minimal de 3,5 millions de véhicules vendus annuellement est nécessaire pour générer des bénéfices satisfaisants. Or, les prévisions pour l’exercice en cours ne dépassent pas 3,4 millions d’unités. (Un chiffre qui illustre l’ampleur du défi à relever).
Honda en position de force
La situation contraste fortement avec celle de Honda, qui prévoit des bénéfices opérationnels de 8,8 milliards d’euros pour l’exercice 2024. Le PDG de Honda, Toshihiro Mibe, a d’ailleurs été très clair : la fusion ne se concrétisera que si les deux entreprises démontrent leur capacité à être autonomes financièrement.
Les enjeux boursiers
L’annonce de la fusion a déjà impacté les marchés financiers. Le cours de l’action Honda a notamment subi une baisse significative, les investisseurs s’inquiétant de l’impact potentiel des difficultés de Nissan sur l’alliance future. Les modalités précises de l’échange d’actions seront définies en juin prochain, sur la base des cours moyens précédant l’accord.
Un avenir incertain
Pour Nissan, l’équation est simple mais le défi immense : tripler ses bénéfices d’ici 2026 ou risquer de voir s’effondrer ce projet d’alliance historique. Cette situation met en lumière les transformations profondes que connaît l’industrie automobile mondiale, entre transition énergétique et concurrence accrue des constructeurs chinois.