En résumé
- Maybach renoue avec la tradition des landaulets en lançant une version découvrable de la 62 S.
- Avec seulement 3000 ventes en 10 ans et des pertes estimées à 330 000 € par véhicule, Daimler annonce la fin de la marque fin 2011.
- D’abord victime de son positionnement trop exclusif, la marque a su renaître en s’appuyant sur l’expertise de Mercedes-Benz.
De marque oubliée à symbole de l’opulence, Maybach a connu une trajectoire unique dans l’industrie automobile. Retour sur l’ascension fulgurante de ce fleuron du luxe automobile allemand.
Les origines : un concept visionnaire en 1997
C’est au Salon de Tokyo 1997 que Maybach fait son grand retour, après des décennies d’absence. Mercedes-Benz dévoile un concept-car audacieux basé sur la plateforme de la Classe S. Son design avant-gardiste et ses équipements luxueux, comme un siège arrière inclinable et un ordinateur portable intégré au tableau de bord, annoncent la couleur.
Cette renaissance intervient à un moment stratégique. BMW et Volkswagen se disputent alors le contrôle de Rolls-Royce et Bentley. Mercedes saisit l’opportunité de se positionner sur le segment ultra-luxe avec Maybach.
2002 : le retour en grande pompe avec les Maybach 57 et 62
DaimlerChrysler, alors propriétaire de la marque, orchestre un lancement spectaculaire pour les premiers modèles de série. Une Maybach traverse l’Atlantique sur le Queen Elizabeth 2 dans une boîte transparente, avant d’être hélitreuillée à New York.
Les Maybach 57 et 62 (nommées d’après leur longueur en décimètres) redéfinissent le luxe automobile :
– Moteur V12 biturbo d’une douceur exceptionnelle
– Sièges massants
– Système audio Bose haut de gamme
– Option de séparation chauffeur pour la 62
Ces modèles positionnent immédiatement Maybach comme un concurrent direct de Rolls-Royce.
L’Exelero : un concept-car devenu icône
En 2005, Maybach frappe fort avec l’Exelero. Ce coupé unique, développé pour tester des pneumatiques haute performance, repousse les limites du design et de la technique :
– Moteur V12 de 690 ch
– Vitesse de pointe supérieure à 350 km/h
– Ligne radicale évoquant un vaisseau spatial
Bien que jamais commercialisé, l’Exelero devient rapidement une icône culturelle, apparaissant notamment dans des clips de rap.
2008 : le luxe à ciel ouvert avec la 62 S Landaulet
Maybach renoue avec la tradition des landaulets en lançant une version découvrable de la 62 S. Ce modèle ultra-exclusif (22 exemplaires produits) offre une expérience unique :
– Toit ouvrant électrique sur le compartiment arrière
– Habitacle arrière digne d’un jet privé
La 62 S Landaulet séduit une clientèle fortunée en quête d’exclusivité absolue.
2012 : la fin d’un rêve
Malgré son prestige, Maybach peine à trouver sa clientèle. Avec seulement 3000 ventes en 10 ans et des pertes estimées à 330 000 € par véhicule, Daimler annonce la fin de la marque fin 2011.
La dernière Maybach quitte l’usine le 17 décembre 2012, marquant la fin d’une époque pour le luxe automobile allemand.
2014 : la renaissance sous l’égide de Mercedes
Deux ans après sa disparition, Maybach renaît comme sous-marque ultra-luxe de Mercedes-Benz. La stratégie est simple : proposer des versions encore plus exclusives des modèles Mercedes haut de gamme.
La Mercedes-Maybach Classe S inaugure cette nouvelle ère :
– Empattement allongé de 20 cm
– Moteurs V8 et V12 surpuissants
– Équipements luxueux spécifiques
Cette approche permet à Maybach de séduire une nouvelle clientèle tout en bénéficiant de l’expertise technique de Mercedes.
L’audace retrouvée : du G 650 Landaulet à l’EQS SUV
Forte de son nouveau positionnement, Maybach multiplie les projets audacieux :
– G 650 Landaulet (2017) : version ultra-luxe et découvrable du mythique Classe G
– GLS 600 (2019) : SUV de luxe concurrent des Bentley Bentayga et Rolls-Royce Cullinan
– EQS SUV (2023) : premier modèle 100% électrique de la marque
Ces créations démontrent la capacité de Maybach à se réinventer tout en conservant son ADN luxueux.
Pour conclure, l’histoire de Maybach illustre parfaitement les défis du segment automobile ultra-luxe. D’abord victime de son positionnement trop exclusif, la marque a su renaître en s’appuyant sur l’expertise de Mercedes-Benz. Aujourd’hui, Maybach incarne plus que jamais l’excellence allemande dans le domaine du luxe automobile, conjuguant tradition et innovation pour séduire une clientèle internationale exigeante.
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