En résumé
- Son créateur Mate Rimac reconnaît que les ventes sont loin d’être au rendez-vous, preuve que le marché des supercars zéro émission reste confidentiel.
- Pourtant, au moment du développement de la Nevera en 2016-2017, l’engouement pour les voitures électriques était à son comble.
- Le prochain modèle de la marque sera ainsi doté d’un système de propulsion électrifié, mais avec un moteur V16 thermique en son cœur.
Malgré des performances époustouflantes, l’hypercar électrique Rimac Nevera peine à trouver son public. Son créateur Mate Rimac reconnaît que les ventes sont loin d’être au rendez-vous, preuve que le marché des supercars zéro émission reste confidentiel.
Un pari audacieux mais risqué
Lancée en 2021, la Rimac Nevera se voulait une vitrine technologique pour le constructeur croate. Avec ses 1 914 chevaux et son prix de 1,98 million d’euros, elle visait une clientèle de passionnés et de collectionneurs fortunés. L’objectif était de produire une série limitée à 150 exemplaires.
Mais trois ans après son lancement, seul un tiers des Nevera a trouvé preneur. Un constat d’échec que Mate Rimac, CEO de Bugatti-Rimac, a lui-même dressé lors d’une récente conférence. Selon lui, les acheteurs potentiels de ce type de voitures restent très attachés aux moteurs thermiques traditionnels.
Un marché de niche pour les électriques
Pourtant, au moment du développement de la Nevera en 2016-2017, l’engouement pour les voitures électriques était à son comble. Mais depuis, le marché a évolué. Sous la pression des régulateurs et de certains constructeurs, l’électrique tend à se démocratiser, perdant ainsi son côté « hype » et exclusif.
Mate Rimac explique : « Les gens ressentent une certaine aversion face à cette généralisation forcée de l’électrique. Je pense que tout doit reposer sur le mérite. Le produit doit être meilleur. » Il prend l’exemple des montres connectées : même si elles sont technologiquement supérieures, personne ne débourserait 200 000 dollars pour une Apple Watch.
Miser sur l’expérience unique
Malgré ces déconvenues, Mate Rimac reste convaincu qu’il existe un marché de niche pour des hypercars électriques comme la Nevera. « Il s’agit de faire des choses que les autres voitures ne peuvent pas faire et d’offrir une expérience unique« , précise-t-il. La Nevera reste d’ailleurs la supercar électrique la plus vendue au monde avec 50 exemplaires écoulés.
Pour le futur de Bugatti, Rimac opte pour une approche hybride plutôt que 100% électrique. Le prochain modèle de la marque sera ainsi doté d’un système de propulsion électrifié, mais avec un moteur V16 thermique en son cœur. Un compromis qui devrait séduire les puristes.
Un avenir incertain pour les sportives branchées
L’exemple de la Rimac Nevera illustre bien les défis auxquels sont confrontés les constructeurs de supercars électriques. Si la technologie permet des performances ahurissantes, la demande n’est pas forcément au rendez-vous. Les passionnés restent attachés aux sensations procurées par les moteurs thermiques, synonymes de caractère et d’émotion.
Il faudra sans doute encore du temps pour que l’électrique s’impose dans ce segment très particulier. D’ici là, les constructeurs devront redoubler d’efforts et d’imagination pour proposer des voitures toujours plus innovantes et désirables. Le pari est loin d’être gagné, mais l’avenir nous réserve sûrement de belles surprises !
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