Une nouvelle étude approfondie sur la sécurité routière vient de révéler des statistiques préoccupantes concernant l’état de nos routes nationales. Sur les 25.000 kilomètres analysés, plus de 2.800 kilomètres présentent un risque élevé d’accidents, soit environ 9% du réseau routier étudié.
Des zones à risque particulièrement marquées
L’analyse met en lumière 82 tronçons classés à risque élevé, dont 21 sont considérés comme des points noirs particulièrement dangereux. Les régions du nord-est de la France concentrent la majorité de ces zones sensibles, avec trois territoires qui se démarquent négativement : l’Auvergne-Rhône-Alpes (6,8% de zones à risque), la Bourgogne-Franche-Comté (6,2%) et le Grand Est (5,9%).
Les caractéristiques communes des routes dangereuses
Les routes les plus accidentogènes partagent plusieurs caractéristiques : ce sont généralement des routes nationales à deux voies, avec des intersections à niveau et – fait surprenant – un trafic relativement faible (moins de 10.000 véhicules par jour). Cette dernière donnée peut sembler contre-intuitive, mais s’explique par un relâchement possible de l’attention des conducteurs sur ces axes moins fréquentés.
Une augmentation inquiétante des accidents
Sur la période 2021-2023, les chiffres révèlent une hausse significative des accidents de 17,5% par rapport à la période précédente. Au total, 3.510 accidents ont été recensés, causant 1.257 décès et 2.377 blessés graves. Les motocyclistes sont particulièrement touchés avec 968 accidents impliquant des deux-roues, totalisant 231 décès et 801 blessés graves.
Le cas particulier des poids lourds
Les véhicules lourds sont impliqués dans 9% des accidents mortels et graves, avec 315 accidents recensés ayant causé 110 décès et 205 blessés graves. Ces chiffres soulignent l’importance d’une vigilance accrue sur les axes fréquentés par les transporteurs routiers.
Les routes les plus sûres
À l’inverse, les routes les plus sécurisées sont généralement celles qui accueillent un trafic important. Ces axes bénéficient d’aménagements plus sophistiqués : séparation des voies de circulation, absence d’intersections à niveau et dispositifs de sécurité passive performants. (Un paradoxe qui montre bien que la sécurité routière ne dépend pas uniquement de la densité du trafic)
Face à ces constats, les experts recommandent une vigilance particulière sur les routes nationales à faible trafic, notamment lors des déplacements dans les régions identifiées comme plus risquées. La modernisation des infrastructures et le renforcement de la signalisation sur ces axes apparaissent comme des priorités pour améliorer la sécurité de tous les usagers.