Le triangle amoureux de l’industrie automobile : Honda courtise Nissan mais rejette Renault

Une nouvelle dynamique secoue l’industrie automobile japonaise. Honda manifeste un vif intérêt pour un rapprochement avec Nissan, mais cette alliance potentielle se heurte à un obstacle majeur : la présence de Renault dans l’actionnariat de Nissan.

Une valse à trois temps dans l’industrie automobile

Fin 2023, Honda et Nissan ont signé un protocole d’accord pour explorer les possibilités d’une alliance stratégique. La situation s’est rapidement complexifiée car Honda souhaite fusionner avec Nissan, mais refuse catégoriquement d’inclure Renault dans l’équation. Le constructeur français détient actuellement 35,7% des actions de Nissan, une participation qui représente un investissement estimé à plus de 3,2 milliards d’euros.

Les enjeux d’une fusion potentielle

Cette fusion potentielle pourrait donner naissance à un géant automobile d’une valeur estimée à 53 milliards d’euros. Mitsubishi pourrait également rejoindre ce nouveau groupe, créant ainsi un consortium capable de mieux rivaliser sur la scène internationale. Pour mettre ces chiffres en perspective, le leader Toyota affiche une valorisation de 256 milliards d’euros, tandis que Tesla dépasse le billion d’euros.

L’inquiétude de Honda face aux investisseurs extérieurs

Honda a récemment approché Nissan pour évoquer la possibilité de racheter la participation de Renault. Cette démarche révèle une crainte : l’arrivée possible d’un acteur extérieur comme Foxconn, le géant taïwanais de l’électronique, qui a manifesté son intérêt pour les parts de Renault dans Nissan.

Les défis financiers et stratégiques

Le rachat des parts de Renault représente un défi financier considérable dans le contexte actuel des taux de change. La santé financière de Nissan ne permet pas non plus d’envisager sereinement une telle opération. Si la fusion se concrétise, les premiers changements significatifs ne seraient pas visibles avant fin 2026.

Une consolidation nécessaire face aux défis du secteur

Cette possible fusion s’inscrit dans un mouvement plus large de consolidation du secteur automobile, à l’image de la création de Stellantis. Les constructeurs cherchent à mutualiser leurs ressources pour faire face aux défis de l’électrification et de la mobilité connectée.

Les discussions se poursuivent entre les différentes parties, avec une décision attendue pour début 2024. Cette alliance potentielle pourrait redessiner le paysage automobile asiatique et mondial, créant un nouveau pôle de puissance dans l’industrie automobile.