Une nouvelle étude révèle des statistiques surprenantes sur l’activité des radars automatiques en France. Un radar situé sur le périphérique parisien s’impose comme le champion national des contraventions, avec des chiffres qui dépassent largement tous les records précédents.
Installé au niveau de la porte de Bercy, ce radar fixe a enregistré plus de 118 000 infractions sur l’année 2023. Une performance qui représente une verbalisation toutes les quatre minutes en moyenne, un rythme sans précédent dans l’histoire des contrôles automatisés en France.
La particularité de ce tronçon réside dans sa configuration spécifique : une limitation brutale de la vitesse à 50 km/h sur une portion où les automobilistes roulent habituellement à 70 km/h. Cette transition rapide, bien que clairement signalée, piège de nombreux conducteurs.
La densité exceptionnelle du trafic sur cet axe majeur de la capitale amplifie mécaniquement le nombre d’infractions. Le flux continu de véhicules, particulièrement intense aux heures de pointe, explique en partie ces statistiques record.
Pour mettre ces chiffres en perspective, le deuxième radar le plus actif de France, situé sur l’A6 à hauteur de Lyon, n’a relevé « que » 49 677 infractions sur la même période. Un écart considérable qui interroge sur la pertinence du dispositif parisien.
Les raisons avancées par la Sécurité Routière pour justifier cette limitation drastique sont multiples : la présence de plusieurs bretelles d’accès, une succession de virages à visibilité réduite, et la proximité d’une zone accidentogène. (Une explication qui ne convainc pas totalement les associations d’automobilistes)
Les données historiques montrent une progression constante des verbalisations sur ce point de contrôle :
– 2019 : 59 443 infractions
– 2020 : 48 771 infractions
– 2021 : 60 525 infractions
– 2022 : 79 258 infractions
– 2023 : 118 149 infractions
Cette augmentation spectaculaire pose question. Les automobilistes évoquent un « radar tirelire« , tandis que les autorités insistent sur les impératifs de sécurité routière dans ce secteur particulièrement sensible.
La configuration des lieux joue un rôle déterminant : la succession rapide de plusieurs changements de direction, combinée à de nombreuses insertions et sorties, crée une zone complexe nécessitant une vigilance accrue. La limitation de vitesse vise à sécuriser ce tronçon, même si son acceptabilité par les usagers reste discutable.
L’analyse des horaires de verbalisation révèle une concentration particulière entre 16h et 20h, période où le trafic pendulaire est le plus dense. Un phénomène qui s’explique par le retour des salariés vers la banlieue sud.
(À noter que ce radar détient désormais le record absolu de verbalisations en France, pulvérisant l’ancien record qui était de 80 000 contraventions annuelles)