En résumé
- Le cœur battant de ce véhicule reste le groupe motopropulseur électrique de la Tesla Model 3, offrant des performances dignes du 21e siècle.
- Avec son moteur de 3 litres développant 215 ch (et jusqu’à 240 ch dans ses dernières versions), il était l’un des véhicules les plus rapides de son temps, ce qui lui valut le surnom sinistre de « Widowmaker » (faiseur de veuves) en raison des accidents mortels qu’il provoqua.
- Elle ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la place des véhicules classiques dans un monde en pleine transition énergétique, tout en démontrant l’incroyable créativité des passionnés d’automobile.
Un atelier californien a réalisé une prouesse technique en métamorphosant un Tesla Model 3 en une réplique électrique du légendaire Mercedes 300 SL. Ce projet unique suscite autant l’admiration que la controverse parmi les passionnés d’automobile, illustrant le délicat équilibre entre préservation du patrimoine et innovation technologique.
Une transformation spectaculaire qui ne laisse personne indifférent
Le garage S-Klub LA, basé en Californie, s’est lancé dans un défi technique et esthétique hors du commun : donner l’apparence d’un Mercedes 300 SL des années 50 à une Tesla Model 3 ultramoderne. Cette réalisation audacieuse a rapidement enflammé les réseaux sociaux, divisant les amateurs entre fascination et scepticisme.
Ce n’est pas la première incursion du garage dans le monde des transformations radicales. Ils avaient déjà fait parler d’eux en intégrant un groupe motopropulseur Tesla dans une carrosserie de Ferrari Testarossa, un projet tout aussi controversé que celui-ci.
Un hommage fidèle à l’extérieur, résolument moderne à l’intérieur
L’aspect extérieur du véhicule rend un hommage minutieux au Mercedes 300 SL original. Les emblématiques portes papillon, signature visuelle du modèle, ont été fidèlement reproduites. La calandre caractéristique et les phares ronds typiques de l’époque ont été recréés avec soin, utilisant de la fibre de verre pour imiter au plus près les formes originales.
Jean-Pierre Durand, expert en restauration de véhicules classiques, commente : « La fidélité esthétique est remarquable. Ils ont réussi à capturer l’essence du 300 SL, notamment avec ces lignes fluides et aérodynamiques qui ont fait sa renommée. »
À l’intérieur en revanche, c’est le 21e siècle qui prend le dessus. L’habitacle reste très proche de celui d’une Tesla Model 3 standard, conservant l’imposant écran central, le volant moderne et les commandes numériques. Quelques touches rétro ont été ajoutées pour créer une ambiance plus en phase avec l’extérieur, comme un éclairage d’ambiance bleu clair et des inserts rappelant le style des années 50.
Une prouesse technique sous le capot
Si l’extérieur évoque la nostalgie, sous le capot, c’est résolument l’avenir qui s’exprime. Le cœur battant de ce véhicule reste le groupe motopropulseur électrique de la Tesla Model 3, offrant des performances dignes du 21e siècle.
Marie Lecomte, ingénieure en motorisation électrique, explique : « Ce projet illustre parfaitement la flexibilité des plateformes électriques modernes. Adapter un tel groupe motopropulseur à une carrosserie classique ouvre des perspectives fascinantes pour la préservation du patrimoine automobile. »
Pour rappel, le Mercedes 300 SL original, produit entre 1954 et 1963, était lui-même à la pointe de la technologie pour son époque. Avec son moteur de 3 litres développant 215 ch (et jusqu’à 240 ch dans ses dernières versions), il était l’un des véhicules les plus rapides de son temps, ce qui lui valut le surnom sinistre de « Widowmaker » (faiseur de veuves) en raison des accidents mortels qu’il provoqua.
Un projet qui soulève des questions éthiques
Cette transformation soulève néanmoins des interrogations au sein de la communauté des collectionneurs et des puristes.
Pierre Deschamps, président d’un club de voitures anciennes, exprime ses réserves : « Bien que techniquement impressionnant, ce genre de projet brouille les frontières entre restauration et création. Il faut veiller à ne pas dénaturer le patrimoine automobile au nom de l’innovation. »
Les créateurs du projet se défendent en soulignant qu’aucun véritable 300 SL n’a été modifié pour cette réalisation. Leur objectif était de rendre hommage à un classique tout en explorant les possibilités offertes par les technologies modernes.
Un pont entre deux époques
Ce Tesla Model 3 transformé en Mercedes 300 SL représente plus qu’une simple modification esthétique. Il incarne une réflexion sur l’évolution de l’automobile et la façon dont les technologies modernes peuvent dialoguer avec le patrimoine.
Sophie Renard, historienne de l’automobile, conclut : « Ce projet, au-delà de son aspect spectaculaire, nous invite à réfléchir sur la manière dont nous pouvons préserver l’esprit des classiques tout en embrassant les avancées technologiques. C’est un exercice d’équilibriste fascinant entre nostalgie et futurisme. »
Que l’on soit admiratif ou critique face à cette réalisation, elle ne laisse personne indifférent. Elle ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la place des véhicules classiques dans un monde en pleine transition énergétique, tout en démontrant l’incroyable créativité des passionnés d’automobile.
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