La Suède, championne des voitures électriques, fait face à une crise majeure des infrastructures de recharge

Le pays scandinave, pionnier de la mobilité électrique en Europe, traverse actuellement une période délicate qui met en lumière les défis de la transition énergétique automobile. Les conducteurs suédois se retrouvent confrontés à une situation paradoxale : malgré un parc de véhicules électriques en pleine expansion, l’infrastructure de recharge peine à suivre le rythme.

Un succès qui devient son propre obstacle

Avec 60% des nouvelles immatriculations représentées par des véhicules électriques ou hybrides rechargeables en 2024, la Suède fait figure d’exemple. Cette réussite cache une réalité moins reluisante : le réseau de bornes de recharge s’avère largement insuffisant face à la demande grandissante.

La réalité du terrain : des bornes saturées et des utilisateurs frustrés

Dans les grandes métropoles comme Stockholm, Malmö ou Göteborg, la situation devient particulièrement tendue. Les files d’attente s’allongent aux stations de recharge, et la planification d’un simple trajet se transforme en véritable casse-tête. Un chiffre alarmant : 15% des bornes de recharge publiques sont hors service selon l’Association Suédoise des Véhicules Électriques.

Une désillusion croissante

Face à ces difficultés, une tendance inquiétante émerge : 35% des propriétaires de véhicules électriques envisagent de revenir aux motorisations thermiques ou hybrides. Cette statistique révèle un malaise profond dans un pays pourtant fer de lance de la mobilité verte.

Les zones rurales particulièrement touchées

La situation s’avère encore plus complexe dans les régions rurales, où la distance entre les points de recharge rend l’utilisation quotidienne d’un véhicule électrique particulièrement hasardeuse. Les automobilistes de ces zones se retrouvent souvent contraints de renoncer à l’achat d’un véhicule électrique, malgré leur volonté de participer à la transition énergétique.

Des solutions en perspective

Le gouvernement suédois prévoit l’installation de 10 000 nouvelles stations de recharge d’ici 2026. Une ambition qui reste insuffisante selon l’Institut de Technologie de KTH, qui estime les besoins réels à 25 000 bornes supplémentaires minimum d’ici 2030 pour répondre à la demande croissante.

Cette situation suédoise sert d’avertissement pour les autres pays européens engagés dans la transition vers la mobilité électrique. Elle souligne l’importance d’une planification rigoureuse des infrastructures de recharge, élément clé de la réussite de cette transformation majeure du paysage automobile.