Une nouvelle approche commerciale audacieuse secoue le secteur automobile européen. Face à la concurrence agressive des constructeurs chinois, Stellantis adopte une stratégie à contre-courant : réduire drastiquement sa production tout en augmentant ses prix de vente.
Une production italienne en chute libre
Les chiffres sont éloquents : les six usines italiennes du groupe n’ont produit que 475.090 véhicules en 2024, marquant un effondrement de 36,7% par rapport à l’année précédente. Un niveau historiquement bas, jamais vu depuis 1965. La situation est particulièrement préoccupante dans le segment des véhicules utilitaires, avec une baisse de 16,6% des volumes de production.
Les défis d’une transformation industrielle majeure
Cette réorientation stratégique a des répercussions sociales importantes. Le groupe a dû se séparer d’environ 20.000 employés et mettre en place des périodes de fermeture temporaire dans plusieurs sites de production. Une situation qui illustre les bouleversements profonds que traverse l’industrie automobile européenne.
Un pari risqué face à la concurrence asiatique
Les constructeurs chinois adoptent une approche diamétralement opposée en proposant des véhicules à des prix très compétitifs. La stratégie de Stellantis pourrait s’avérer périlleuse dans un contexte où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux prix. (Un peu comme si un restaurant décidait de diviser par deux le nombre de couverts tout en doublant ses tarifs…)
Le luxe n’est pas épargné
Même les marques prestigieuses du groupe traversent une période difficile. Maserati, fleuron du luxe italien, n’a assemblé que 2.250 voitures l’an dernier, bien loin des 41.000 unités produites en 2017. Des rumeurs de cession circulent même autour de la marque au trident.
Une stratégie en question
Cette approche « moins mais plus cher » avait été initiée par l’ancien PDG Carlos Tavares. Si elle a pu fonctionner temporairement, le nouveau dirigeant John Elkann pourrait être amené à revoir cette orientation face aux évolutions du marché. La question se pose : est-il viable de maintenir des prix élevés quand la concurrence propose des alternatives de plus en plus attractives ?
Le marché automobile européen traverse une période de mutation profonde. Entre la transition électrique, la concurrence asiatique et les changements de comportement des consommateurs, les constructeurs historiques doivent repenser leurs modèles économiques. La stratégie de Stellantis représente une tentative audacieuse de s’adapter à ces nouvelles réalités, mais seul l’avenir dira si ce pari était le bon.