La sécurité routière envisage d’abaisser le seuil de retrait de points à 145 km/h

Une nouvelle réglementation pourrait bientôt bouleverser les habitudes des automobilistes français. Les conducteurs qui roulent actuellement à 150 km/h pour éviter le retrait de points risquent de devoir revoir leur comportement. La sécurité routière étudie des mesures plus strictes pour réduire l’accidentologie sur les routes françaises.

Les autorités routières multiplient les actions de sensibilisation pour lutter contre les excès de vitesse. L’arsenal déployé combine amendes et retraits de points, mais le système actuel montre ses limites face aux comportements d’évitement de certains conducteurs.

Une proposition qui fait débat

Un cabinet d’expertise en mobilité vient de soumettre une proposition audacieuse : abaisser le seuil de retrait de points de 151 à 145 km/h sur les portions limitées à 130 km/h. L’objectif? Mettre fin à une pratique répandue consistant à rouler précisément à 150 km/h pour échapper au retrait de points.

Le barème actuel remis en question

Aujourd’hui, un excès de vitesse entre 130 et 150 km/h n’entraîne qu’une amende de 90 euros. C’est seulement au-delà de 150 km/h que s’applique une amende majorée de 290 euros assortie d’un retrait de points. Cette zone grise est exploitée par certains conducteurs qui calculent leur vitesse au plus juste.

Des chiffres qui inquiètent

Les statistiques récentes de la sécurité routière sont préoccupantes. L’année dernière, 3.267 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises, soit une hausse significative par rapport aux années précédentes. Les experts pointent notamment du doigt la multiplication des distractions au volant liées aux nouvelles technologies.

Un pack de mesures plus large

La révision du seuil de retrait de points s’inscrit dans un ensemble de propositions visant à renforcer la sécurité routière. Parmi elles, on trouve une meilleure formation à l’utilisation des nouveaux dispositifs de signalisation d’urgence, comme le signal V-16 qui remplacera définitivement les triangles de présignalisation début 2026.

Cette initiative soulève des questions sur l’équilibre entre répression et prévention. Les associations d’automobilistes s’interrogent sur l’efficacité réelle d’un abaissement du seuil, tandis que les experts en sécurité routière insistent sur la nécessité d’adapter la réglementation aux comportements observés.

Les conducteurs professionnels sont particulièrement concernés par cette évolution potentielle. Un programme de certification des bonnes pratiques est également à l’étude pour les flottes d’entreprise, avec des incitations positives pour les conducteurs responsables.

(Une réflexion personnelle : n’est-il pas temps de repenser globalement notre rapport à la vitesse plutôt que de simplement ajuster les seuils de sanction?)