Dans un pays où la révolution électrique bat son plein, avec près de 9 voitures neuves sur 10 vendues en version électrique en 2024, un phénomène inattendu persiste : les sociétés de location automobile norvégiennes continuent d’acheter des véhicules thermiques.
Une transition électrique exemplaire mais pas sans défis
La transformation du parc automobile norvégien représente une véritable success story. En 2010, les véhicules électriques constituaient une part négligeable des ventes, avec moins d’une voiture sur 350. Aujourd’hui, ils dominent le marché avec 88,9% des immatriculations en 2024.
Cette réussite s’explique par une politique volontariste combinant avantages fiscaux pour les véhicules électriques et taxation dissuasive pour les motorisations thermiques. Le succès est tel que même après la réduction progressive des incitations, les Norvégiens continuent massivement d’opter pour l’électrique.
Le paradoxe des loueurs automobiles
Un secteur résiste pourtant à cette électrification massive : celui de la location automobile. Les agences de location se retrouvent dans une situation particulière où elles doivent maintenir une flotte de véhicules thermiques, principalement destinée aux visiteurs étrangers.
Les freins des touristes face à l’électrique
Plusieurs facteurs expliquent cette réticence des touristes :
– La méconnaissance des spécificités des véhicules électriques, particulièrement pour les visiteurs venant de pays où cette technologie reste marginale
– L’appréhension face à l’autonomie lors des longs trajets touristiques
– L’absence d’accès à une solution de recharge à domicile, obligeant à utiliser exclusivement le réseau public
– La complexité perçue des systèmes de recharge (applications, cartes, abonnements)
Un marché thermique devenu ultra-minoritaire
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, seulement 2,3% des nouvelles immatriculations concernaient des moteurs diesel et 0,8% des moteurs essence. Les hybrides classiques représentent 5,3% du marché, tandis que les hybrides rechargeables comptent pour 2,7% des ventes.
Cette situation particulière des loueurs automobiles constitue l’une des dernières poches de résistance dans un pays qui a réussi sa transition vers la mobilité électrique. Elle met en lumière les défis qui restent à relever pour généraliser l’adoption des véhicules électriques à l’échelle internationale, notamment en termes d’éducation et d’accessibilité des infrastructures de recharge.
(Une situation qui rappelle étrangement ces moments où l’on se retrouve dans un pays étranger face à un appareil dont on ne maîtrise pas l’utilisation – comme ces machines à café ultra-sophistiquées dans certains hôtels…)
La réussite norvégienne démontre qu’une transition massive vers l’électrique est possible, mais souligne aussi l’importance d’accompagner tous les utilisateurs, y compris occasionnels, dans cette évolution majeure de nos modes de transport.