La fin des aides à l’achat de voitures électriques bouleverse le marché automobile français

Le marché automobile français traverse une période d’incertitude après la suspension des aides gouvernementales pour l’achat de véhicules électriques. Cette situation inédite pousse les acteurs du secteur à réclamer la mise en place d’un nouveau système d’aides directes plus efficace.

Un vide juridique qui impacte les acheteurs

La fin du bonus écologique dans sa forme actuelle laisse de nombreux acheteurs dans l’expectative. Plus de 100 000 dossiers sont actuellement en attente de traitement, créant une situation complexe pour les particuliers ayant fait le choix de la mobilité électrique.

Les délais de remboursement, qui s’étendaient déjà sur 12 à 24 mois, risquent maintenant de s’allonger davantage. Face à cette situation, certains constructeurs comme Renault et Stellantis ont mis en place des solutions de préfinancement via leurs organismes de crédit.

Les régions prennent le relais

Pour pallier ce vide, plusieurs régions françaises ont développé leurs propres dispositifs d’aide. La région Île-de-France propose jusqu’à 6 000 euros pour l’acquisition d’un véhicule électrique, tandis que d’autres collectivités territoriales mettent en place des programmes similaires avec des montants variables.

Un nouveau système en préparation

Les professionnels du secteur automobile militent pour la création d’un dispositif d’aide directe, inspiré du modèle allemand. Cette approche permettrait de simplifier considérablement les démarches administratives et de réduire les délais de versement des aides.

Le montant des futures aides pourrait varier entre 5 000 et 7 000 euros selon le modèle choisi et les revenus du foyer. Une attention particulière serait portée aux véhicules assemblés en Europe, dans un contexte de concurrence accrue avec les constructeurs asiatiques.

Impact sur le marché automobile

Les concessionnaires rapportent déjà un ralentissement des ventes de véhicules électriques depuis l’annonce de la suspension des aides. Cette situation fragilise les objectifs de transition énergétique fixés par le gouvernement, qui visent 100% de véhicules neufs électrifiés d’ici 2035.

Les constructeurs s’inquiètent particulièrement pour les modèles d’entrée de gamme, dont le prix reste un frein majeur à l’achat sans soutien financier. Un véhicule électrique coûte en moyenne 37 000 euros en France, soit 10 000 euros de plus qu’un modèle thermique équivalent.

Des solutions alternatives émergent

Face à cette situation, de nouvelles formules de financement voient le jour. La location longue durée avec option d’achat (LOA) gagne en popularité, proposant des mensualités plus accessibles. Certains constructeurs développent aussi des offres incluant l’installation de bornes de recharge à domicile.

Les professionnels du secteur s’attendent à une clarification de la situation dans les prochaines semaines. En attendant, ils conseillent aux acheteurs potentiels de bien étudier les aides régionales disponibles et les offres des constructeurs avant de finaliser leur projet d’acquisition.