Une vague de contestation sans précédent secoue actuellement le secteur des taxis en France. La raison ? Une augmentation vertigineuse des primes d’assurance qui met en péril la profession. Les tarifs ont bondi de 100% à 300% en l’espace de trois ans, plaçant de nombreux chauffeurs dans une situation financière critique.
Une hausse des tarifs qui étrangle la profession
Les chiffres sont éloquents : des primes qui passaient de 1000€ à plus de 4000€ annuels mettent à mal l’équilibre économique des 60 000 taxis français. Un chauffeur gagnant en moyenne entre 1500€ et 1800€ mensuels se retrouve à consacrer une part démesurée de ses revenus à son assurance professionnelle.
(Une situation d’autant plus absurde que les taxis sont tenus légalement d’être assurés pour exercer leur métier.)
Des témoignages alarmants
Les exemples concrets ne manquent pas. Pierre Martin, taxi parisien depuis 15 ans, a vu sa prime passer de 1400€ à 2950€ en un an, pour les mêmes garanties et une franchise identique de 300€. ‘C’est tout simplement insoutenable, ça représente 250€ de moins sur mon salaire chaque mois’, déplore-t-il.
Un système opaque qui soulève des questions
Les associations professionnelles dénoncent un système de tarification obscur et potentiellement concerté. Les assureurs utilisent des critères de risque non transparents et imposent souvent la souscription simultanée d’autres contrats (assurance vie, habitation) pour accepter d’assurer un taxi.
La mobilisation s’organise
Face à cette situation, le secteur se mobilise massivement. Une grève nationale est prévue avec des arrêts de service de trois heures dans toutes les grandes villes. Les services essentiels (transports médicaux, aéroports) seront maintenus.
L’impact sur le marché des transports
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu avec l’arrivée des VTC qui comptent désormais 18 500 licences. Les chauffeurs craignent que cette augmentation des coûts ne pousse certains à quitter la profession, fragilisant encore davantage le service de transport public.
Des solutions à l’étude
La Direction Générale des Assurances examine actuellement la situation. Le Fonds de Garantie des Assurances pourrait représenter une alternative, mais ses tarifs restent élevés (2400€ à 3000€) auxquels s’ajoutent d’autres assurances obligatoires.
Si aucune solution n’est trouvée rapidement, c’est tout un pan du transport urbain qui risque d’être déstabilisé. Les chauffeurs attendent maintenant une réponse concrète des pouvoirs publics pour sortir de cette impasse.