Ferrari a créé l’événement avec le lancement de sa dernière merveille, la 12Cilindri. Cette supercar néo-rétro, fortement inspirée de l’iconique 365 GTB/4 Daytona des années 60, est propulsée par un monumental V12 atmosphérique de 830 ch.
Un véritable pied de nez à l’ère de l’électrification. Mais dans ce segment ultra-exclusif des hypersportives, la concurrence ne manque pas de répondant. Voici les 5 modèles qui viennent défier la sculpturale italienne sur son terrain de prédilection.
Aston Martin DBS 770 Ultimate : le chant du cygne du V12 anglais
Avant de tirer définitivement sa révérence, l’Aston Martin DBS s’offre un baroud d’honneur avec la déclinaison 770 Ultimate. Comme son nom l’indique, cette série spéciale limitée à seulement 499 exemplaires (dont 199 en version Volante) libère pas moins de 770 chevaux et 900 Nm de couple de son V12 5.2 biturbo. Aucune hybridation au programme ici, il s’agit d’un pur produit mécanique.
Avec un tel potentiel sous le capot, les performances sont tout simplement époustouflantes. Le 0 à 100 km/h est atomisé en 3,4 secondes tandis que la vitesse maximale s’établit à 340 km/h. Des chiffres qui rivalisent avec ceux de la Ferrari, même si cette dernière conserve l’avantage du V12 atmosphérique et d’un poids inférieur. Mais l’Aston Martin oppose un design d’une grande élégance et un soupçon de « british touch » qui sauront séduire une certaine clientèle.
Lamborghini Revuelto : la première hybride rechargeable de Sant’Agata Bolognese
Lamborghini franchit un cap important avec le Revuelto, premier modèle hybride rechargeable de la marque. Mais rassurez-vous, la sportivité est plus que jamais au rendez-vous. Car sous les traits futuristes de cette supercar se dissimule un redoutable V12 6.5 atmosphérique de 825 ch, épaulé par trois moteurs électriques (deux sur les roues avant et un sur la boîte de vitesses). La puissance cumulée atteint le chiffre stratosphérique de 1 015 ch !
Autant dire que les 1 775 kg du Revuelto ne pèsent pas bien lourd face à une telle cavalerie. Les accélérations sont tout simplement ahurissantes : 2,5 secondes suffisent pour passer de 0 à 100 km/h. Le 0 à 200 km/h est expédié en seulement 7 secondes tandis que la vitesse de pointe dépasse allègrement les 350 km/h. La Ferrari 12Cilindri, « limitée » à 830 ch, fait presque pâle figure à côté. Mais son charme néo-rétro et sa philosophie analogique plairont à coup sûr aux puristes.
Pagani Utopia : l’art de conjuguer brutalité et raffinement
Chez Pagani, on ne fait jamais les choses à moitié. Après les Zonda et Huayra, l’Utopia vient enrichir la gamme avec un caractère bien trempé. Comme à son habitude, le constructeur de Modène mise sur un moteur V12 placé en position centrale arrière. Mais cette fois-ci, il s’agit d’un bloc 6.0 biturbo d’origine AMG développant la bagatelle de 864 ch et 1 100 Nm de couple.
Mais ce qui distingue vraiment l’Utopia de la concurrence, c’est la possibilité de l’associer à une boîte de vitesses manuelle à 7 rapports. Un choix osé à l’heure où les transmissions automatiques à double embrayage règnent en maître. Cela promet des sensations de conduite uniques, d’autant que la sonorité du V12 promet d’être enivrante. Dommage que seuls 99 chanceux pourront en profiter.
Mercedes-AMG ONE : la Formule 1 à portée de main
Avec la Mercedes-AMG ONE, on change de registre mais pas vraiment de philosophie. Car cette hypercar est ni plus ni moins qu’une Formule 1 des routes. Derrière le conducteur se cache un V6 1.6 turbo directement dérivé des monoplaces de Lewis Hamilton et George Russell. Et comme en F1, il est épaulé par un système hybride rechargeable comprenant 3 moteurs électriques (un sur chaque roue avant et un sur le vilebrequin). La puissance combinée culmineà 1 063 ch !
Résultat, les performances sont tout simplement stratosphériques. Le 0 à 100 km/h est expédié en 2,9 secondes, soit dans les mêmes eaux que la Ferrari 12Cilindri. La vitesse maximale, électroniquement bridée, atteint tout de même 352 km/h. Avec un tel potentiel, on aurait aimé voir la ONE se confronter directement à sa rivale italienne sur circuit. Dommage que seuls 275 exemplaires doivent voir le jour, car la demande aurait sûrement été au rendez-vous.
Gordon Murray Automotive T.50 : le nouveau Graal des puristes
Voici certainement l’une des rivales les plus sérieuses de la Ferrari 12Cilindri. La Gordon Murray Automotive T.50 a en effet été conçue par nul autre que le père de la légendaire McLaren F1, Gordon Murray himself. Le cahier des charges est simple : offrir un maximum de sensations avec un minimum de technologies superflues.
Résultat, on retrouve une architecture très similaire à celle de la McLaren F1. Le moteur est un V12 3.9 atmosphérique de 663 ch conçu spécialement par Cosworth. Il est accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports signée Xtrac. L’ensemble ne pèse que 986 kg, ce qui permet à la T.50 d’abattre le 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et d’atteindre plus de 360 km/h en vitesse de pointe.
Comme la Ferrari, la T.50 mise sur un retour aux sources du plaisir de conduire. Dépourvue d’aide électronique superflue, elle promet un ressenti sans filtre, une connexion directe entre l’homme et la machine. C’est certainement l’une des plus belles façons de prendre la route. Hélas, seules 100 unités seront produites. Il faudra faire vite pour tenter d’en acquérir une.
La Ferrari 12Cilindri a donc fort à faire face à ces 5 redoutables concurrentes. Chacune à sa manière, elles viennent titiller la supercar italienne sur son terrain de prédilection : celui des sensations fortes et du grand spectacle mécanique. Certaines misent sur la puissance brute et les accélérations décoiffantes. D’autres préfèrent mêler le V12 à une hybridation dernier cri pour repousser les limites de la performance.
Mais une poignée d’irréductibles continuent de privilégier l’émotion et le plaisir de conduire à l’état brut, quitte à faire quelques concessions en matière de technologie. C’est le cas de l’Aston Martin DBS 770 Ultimate, de la Pagani Utopia ou encore de la Gordon Murray Automotive T.50. Tout comme la Ferrari 12Cilindri, elles perpétuent la grande tradition du V12 atmosphérique et de la boîte manuelle. Un choix audacieux à l’heure de l’électrification à tout-va.
Difficile de départager ces différentes propositions tant elles jouent chacune dans un registre différent. Une chose est sûre cependant : toutes procurent un plaisir de conduire intense et des sensations mécaniques hors du commun. Se retrouver derrière leur volant, c’est faire partie d’un club très select, celui des hypersportives d’exception. La Ferrari 12Cilindri n’a donc qu’à bien se tenir car la concurrence n’a pas dit son dernier mot. Mais quelque chose nous dit que la belle italienne a plus d’un tour dans son sac pour continuer à faire rêver les passionnés du monde entier.
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