La marque française DS Automobiles dévoile une stratégie audacieuse pour son avenir. Face à la difficulté de rivaliser directement avec les constructeurs premium allemands, elle choisit de viser plus haut en se positionnant sur le segment de l’ultra-luxe, territoire jusqu’ici réservé à Bentley et Rolls-Royce.
Une montée en gamme progressive et ambitieuse
Née en 2009 dans le giron de Citroën avant de prendre son indépendance en 2014, la marque DS fait partie des 14 marques du groupe Stellantis. Si elle s’est toujours positionnée sur le segment premium, elle souhaite désormais franchir un cap significatif. Le nouveau DS N°8, premier modèle de cette nouvelle ère, incarne cette volonté avec un niveau de finition et des prestations dignes des plus grandes maisons britanniques.
Un pari risqué mais réfléchi
La marque française assume pleinement sa stratégie de volumes maîtrisés. À l’image de Bentley et Rolls-Royce, DS préfère vendre moins de véhicules mais avec une rentabilité accrue. Une approche qui tranche avec les 37 480 unités écoulées en Europe en 2024, représentant une part de marché de seulement 0,3%.
Une transformation sur le long terme
La direction artistique de DS, pilotée par son directeur du design, reconnaît que cette métamorphose prendra du temps. Entre 10 et 20 ans seront nécessaires pour asseoir la légitimité de la marque sur ce segment très exclusif. Le DS N°8 inaugure cette nouvelle philosophie avec un habitacle directement inspiré des créations Bentley. Les DS 4 et DS 7 suivront cette évolution en adoptant la nouvelle nomenclature (N°4 et N°7).
Les défis à relever
Cette stratégie ambitieuse devra faire face à plusieurs obstacles. La marque devra notamment justifier des tarifs nettement plus élevés tout en conservant ses liens techniques avec les autres marques du groupe Stellantis. L’enjeu sera de proposer une expérience client unique et des finitions exceptionnelles pour se démarquer des constructeurs chinois qui arrivent en force sur le marché européen.
Un avenir sous haute surveillance
La réussite de ce repositionnement est cruciale pour l’avenir de DS. La marque devra prouver sa rentabilité pour assurer sa pérennité au sein du groupe Stellantis, qui n’hésite pas à remettre en question l’existence des marques non profitables. La direction affirme sa confiance dans cette stratégie de montée en gamme, estimant que le marché du luxe automobile offre encore des opportunités à saisir.