En résumé
- La marque ne se contente pas de restaurer des modèles existants, mais va jusqu’à ressusciter des concepts qui n’avaient jamais vu le jour, offrant ainsi un aperçu fascinant de ce qu’aurait pu être l’histoire de l’automobile.
- Bien que moins puissant que son homologue de Grand Prix, le moteur de 4,4 litres développe tout de même 200 ch à 3 650 tr/min pour un couple maximal de 436 Nm dès 2 350 tr/min.
- La présentation de l’Auto Union Type 52 au Festival de Vitesse de Goodwood a suscité un vif intérêt parmi les passionnés d’automobile et les historiens.
Dans une démarche audacieuse mêlant histoire et innovation, Audi Tradition vient de dévoiler l’Auto Union Type 52, un bolide de course conçu dans les années 30 mais jamais réalisé à l’époque. Cette renaissance spectaculaire, fruit d’un travail minutieux basé sur des archives historiques, marque un tournant dans la préservation du patrimoine automobile.
Un projet ambitieux né des archives d’Audi
Le département Audi Tradition, gardien du patrimoine de la marque aux quatre anneaux, s’est lancé dans un défi hors du commun : donner vie à une voiture de course restée à l’état de projet il y a près de 90 ans. L’Auto Union Type 52, conçue initialement en 1934, n’avait jamais dépassé le stade des croquis et des plans techniques. Grâce à un travail de reconstruction méticuleuse, ce bolide d’exception a enfin pu prendre forme, faisant sa première apparition publique lors du prestigieux Festival de Vitesse de Goodwood.
Ce projet illustre l’engagement d’Audi dans la préservation de son héritage automobile. La marque ne se contente pas de restaurer des modèles existants, mais va jusqu’à ressusciter des concepts qui n’avaient jamais vu le jour, offrant ainsi un aperçu fascinant de ce qu’aurait pu être l’histoire de l’automobile.
L’histoire fascinante derrière l’Auto Union Type 52
L’Auto Union Type 52, surnommée Schnellsportwagen (voiture de sport rapide), trouve ses origines dans l’ère glorieuse des Flèches d’Argent. Ces bolides légendaires, développés par Auto Union et Mercedes-Benz, dominaient les Grands Prix entre 1934 et 1936 dans la catégorie des 750 kg.
Née de la fusion entre Audi, DKW, Horch et Wanderer en 1932, Auto Union avait confié à Ferdinand Porsche le développement d’une voiture de course pour les épreuves d’endurance comme les Mille Miglia ou les 24 Heures du Mans. Malgré des plans prometteurs, le projet fut abandonné en 1935, dormant dans les archives pendant près d’un siècle.
Une renaissance technique impressionnante
Pour donner vie à ce projet oublié, Audi Tradition a fait appel à l’expertise de Crosthwaite & Gardner, spécialistes de la reconstruction de voitures historiques. S’appuyant sur les documents d’archives, les équipes ont recréé fidèlement l’Auto Union Type 52, tout en apportant quelques ajustements nécessaires pour assurer sa viabilité technique.
Le résultat est spectaculaire : une voiture de plus de 5 mètres de long, dotée d’une carrosserie aérodynamique travaillée, équipée d’un toit et de phares, offrant même un espace pour les bagages et deux roues de secours. Le design intérieur s’inspire des voitures de Grand Prix Auto Union, avec une interprétation moderne des couleurs et des matériaux d’époque.
Un cœur mécanique d’exception
Sous le capot de l’Auto Union Type 52 bat un cœur mécanique exceptionnel. Audi a choisi d’installer le moteur 16 cylindres de l’Auto Union Type C, un monstre de puissance fonctionnant au méthanol. Ce groupe propulseur est associé à une boîte de vitesses à cinq rapports issue d’une voiture de Grand Prix.
Bien que moins puissant que son homologue de Grand Prix, le moteur de 4,4 litres développe tout de même 200 ch à 3 650 tr/min pour un couple maximal de 436 Nm dès 2 350 tr/min. Ces performances lui permettent d’atteindre une vitesse de pointe de 200 km/h, un chiffre impressionnant pour l’époque.
Un hommage à l’innovation automobile d’antan
La renaissance de l’Auto Union Type 52 représente bien plus qu’un simple exercice de style. Elle incarne la volonté d’Audi de maintenir vivant l’esprit d’innovation qui a forgé son histoire. Ce projet démontre également la capacité de la marque à allier patrimoine et technologies modernes, créant ainsi un pont fascinant entre le passé et le présent de l’industrie automobile.
Timo Witt, responsable de la collection de véhicules historiques d’Audi, souligne l’importance de ce projet : « Nous avons dû adapter certains aspects du design original pour garantir la compatibilité technique entre les différents composants. Le résultat final est un hommage fidèle à l’esprit des voitures de course Auto Union, tout en intégrant une touche de modernité. »
L’impact sur le patrimoine automobile mondial
La présentation de l’Auto Union Type 52 au Festival de Vitesse de Goodwood a suscité un vif intérêt parmi les passionnés d’automobile et les historiens. Cette réalisation exceptionnelle contribue à enrichir notre compréhension de l’évolution des technologies automobiles et met en lumière l’audace des ingénieurs de l’époque.
Ce projet s’inscrit dans une tendance plus large de préservation active du patrimoine automobile. De nombreux constructeurs, à l’instar d’Audi, s’engagent désormais dans la reconstruction de modèles historiques, offrant ainsi au public la possibilité de découvrir des pans méconnus de l’histoire de l’automobile.
L’Auto Union Type 52 rejoint désormais la collection privée d’Audi, témoignage vibrant d’un passé glorieux et source d’inspiration pour les générations futures d’ingénieurs et de designers automobiles. Cette renaissance spectaculaire nous rappelle que l’innovation automobile a toujours été le fruit d’une vision audacieuse, capable de transcender les époques et les technologies.
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