Dans l’univers automobile, certaines marques semblent vouées à disparaître à jamais. Pourtant, il existe des constructeurs qui, contre toute attente, parviennent à renaître de leurs cendres tel le mythique Phénix. Ebro en est un parfait exemple, mais il n’est pas le seul. Découvrez dans cet article cinq autres marques qui ont retrouvé la vie après avoir été données pour mortes.
Ebro : Le retour triomphal d’une icône espagnole
Fondée en 1954 sous le nom de Motor Ibérica S.A., Ebro s’est spécialisée dans la fabrication de véhicules utilitaires et de tracteurs. Dans les années 60 et 70, elle s’est imposée comme un leader du secteur, avec des modèles emblématiques comme l’Ebro F100. Cependant, en 1987, elle a été rachetée par Nissan et, au début des années 90, elle a disparu, absorbée par la marque japonaise.
Mais l’histoire d’Ebro ne s’est pas arrêtée là. Après près de 35 ans d’absence, la marque a fait son retour sur le marché espagnol grâce à l’initiative de plusieurs entreprises, avec l’objectif de produire des voitures électriques. Son premier modèle sera l’Omoda 5 EV, un SUV de 4,4 mètres offrant une autonomie de 430 km. Ebro a également annoncé les modèles S700 et S800, avec lesquels elle entend concurrencer les hybrides et électriques actuels.
Bugatti : La renaissance d’un mythe de l’automobile
Fondée en 1909 par le génial ingénieur italien Ettore Bugatti, la marque Bugatti s’est forgé une réputation d’excellence dans la conception de voitures de luxe et de compétition. Des modèles légendaires comme la Type 35, victorieuse de plus de 2000 courses, ou l’extravagante Royale, ont marqué l’histoire de l’automobile.
Mais la Seconde Guerre mondiale et le décès d’Ettore Bugatti en 1947 ont précipité le déclin de l’entreprise, qui cessa toute production en 1952. Il faudra attendre 1987 pour que l’entrepreneur italien Romano Artioli ressuscite la marque et lance la spectaculaire EB110. Malgré son succès, Bugatti fait faillite en 1995.
C’est finalement Volkswagen qui redonnera vie à Bugatti en 1998. Sous la houlette du géant allemand, la marque alsacienne renoue avec les sommets grâce à des hypercars comme la Veyron et la Chiron, détentrices de multiples records de vitesse. Aujourd’hui, Bugatti continue d’incarner le nec plus ultra de l’automobile de prestige.
Maybach : Le luxe à l’allemande
L’histoire de Maybach remonte au début du XXe siècle. Fondée en 1909 par Wilhelm Maybach, un pionnier de l’industrie automobile, la marque s’est d’abord illustrée dans la production de moteurs pour dirigeables avant de se lancer dans la conception d’automobiles ultra-luxueuses dans les années 1920. Le Maybach Zeppelin, lancé en 1930, représentait alors le summum du raffinement.
Après la Seconde Guerre mondiale, Maybach cesse de fabriquer des voitures pour se concentrer sur les moteurs industriels. Il faut attendre 1997 pour que Daimler AG décide de ressusciter la marque. Les modèles 57 et 62, lancés en 2002, peinent cependant à trouver leur public, conduisant à l’arrêt de Maybach en 2012.
Mais en 2015, Daimler donne une nouvelle chance à Maybach en en faisant une sous-marque de Mercedes-Benz. Combinant le savoir-faire de l’étoile avec le luxe inégalé de Maybach, des modèles comme le Mercedes-Maybach S600 rencontrent enfin le succès escompté. La légende Maybach est de retour.
Saab : Un envol contrarié
Saab est né en 1937 en tant que fabricant d’avions pour l’armée suédoise. Après la guerre, la société se diversifie dans l’automobile en misant sur l’innovation et des solutions techniques avant-gardistes, fruits de son expérience aéronautique. Des modèles comme la Saab 92, la 99 Turbo ou la 900 forgent la réputation de la marque.
Mais malgré ses produits originaux et qualitatifs, Saab connaît des difficultés financières récurrentes. Son acquisition par General Motors en 2000 ne parvient pas à redresser la barre. En 2010, Saab est cédé au néerlandais Spyker, avant de déposer le bilan en 2011.
En 2012, l’entreprise chinoise NEVS rachète les actifs de Saab avec l’intention de produire des véhicules électriques sur la base du 9-3. Des complications légales et financières mettront cependant un terme à ce projet, signant la fin définitive de Saab en tant que constructeur automobile.
Datsun : Une renaissance en demi-teinte
Datsun voit le jour au Japon au début du XXe siècle. À partir des années 1950, la marque se développe à l’international grâce à ses modèles compacts et économiques, comme la Bluebird ou la Sunny. La sportive 240Z, lancée en 1969, devient une icône.
En 1986, Nissan décide d’abandonner la marque Datsun pour unifier sa gamme sous son nom. Mais en 2013, coup de théâtre : Nissan ressuscite Datsun pour commercialiser des véhicules d’entrée de gamme sur les marchés émergents.
Malgré de nouveaux modèles comme la Go ou la Redi-Go, Datsun peine à retrouver son aura d’antan. Son positionnement low-cost et une image brouillée limitent son succès. Le phénix Datsun semble avoir du mal à reprendre son envol.
Alpine : La passion des cimes
Fondée en 1955 par Jean Rédélé, un concessionnaire Renault passionné de compétition automobile, Alpine s’est forgé une réputation dans la conception de voitures de sport légères et performantes. Son modèle emblématique, l’A110 « Berlinette », remportera le championnat du monde des rallyes en 1973.
Malgré ses succès en compétition, Alpine rencontre des difficultés dans les années 1970. Renault, qui détenait déjà une participation dans la marque, en prend le contrôle total en 1973. Les modèles suivants, comme l’A310 ou l’A610, ne rencontreront pas le même succès que l’A110. Alpine cesse ses activités en 1995.
Mais en 2012, Renault annonce la résurrection d’Alpine à l’occasion du 50e anniversaire de la Berlinette. En 2017, la nouvelle A110 est dévoilée, reprenant l’esprit et les lignes de son aïeule dans une interprétation moderne et technologique. Saluée par la critique, elle marque le renouveau d’Alpine en tant que constructeur de voitures de sport.
Ces exemples montrent que même les marques automobiles qui semblent condamnées peuvent renaître de leurs cendres et renouer avec le succès. À l’image du Phénix, elles prouvent que tant que la passion et l’audace animent les hommes, il y a toujours de l’espoir.
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