Avec le temps et les kilomètres, les milliers de pièces qui composent nos véhicules s’usent, donnant lieu à des bruits qui peuvent être le signe avant-coureur d’une panne. Apprenez à identifier ces 5 sons caractéristiques et évitez des problèmes plus graves. Votre voiture, et votre portefeuille, vous en seront reconnaissants !
Grincements au freinage : plaquettes à bout ou disques en danger ?
Commençons par le bruit le plus inquiétant et qui préoccupe le plus les conducteurs. Ici, on distingue deux variantes :
- Couinement aigu au freinage : il retentit quand on appuie sur la pédale de frein mais cesse quand on la relâche. Il indique que les plaquettes arrivent en fin de vie. Une petite languette métallique, appelée témoin d’usure, frotte sur le disque pour produire cet avertissement. Si vous l’entendez, planifiez rapidement un changement de plaquettes.
- Grincement continu façon film : il évoque le crissement strident d’un train qui freine. Ici, le frottement métal contre métal est le signe que le matériau de friction de la plaquette est complètement usé, laissant le support métallique râper sur le disque. Urgent de remplacer les plaquettes pour ne pas endommager disques, étriers ou moyeux. Tout retard pourrait nécessiter des réparations bien plus coûteuses.
Sifflement à l’accélération : problèmes de courroie ou de roulements ?
Ce sifflement strident apparaît surtout au démarrage ou à bas régime. Il est souvent dû à la courroie d’accessoires qui patine sur les poulies entraînant alternateur, pompe à eau, compresseur de climatisation, direction assistée… Une courroie déstendue, usée ou encrassée peut être en cause. Retendre ou changer la courroie suffit généralement à faire taire ce bruit parasite.
Autre cause possible, mais moins fréquente : des roulements de poulies ou le galet tendeur grippés. Un bruit plus aigu et métallique, surtout à froid, peut trahir leur usure. Mieux vaut les contrôler car leur rupture peut entraîner une casse de courroie, paralysant alternateur et direction assistée notamment.
Cognement moteur : la menace fantôme
Si vous percevez un cognement, un claquement ou des à-coups inhabituels dans le moteur, surtout à bas régime ou en accélération, coupez-le immédiatement et appelez un dépanneur. Cela indique souvent qu’une bielle, reliant piston et vilebrequin, s’est desserrée et cogne dans le moteur. Coûteux à réparer car il faut re-chemiser le pied de bielle et remplacer les coussinets, mais ce serait pire si la bielle finissait par se gripper ou sortir de son logement, transperçant le carter moteur avec des dégâts catastrophiques. Il faudrait alors un moteur neuf ou reconditionné. Mieux vaut prévenir que guérir !
D’autres éléments internes du moteur, comme les poussoirs hydrauliques, les soupapes ou les injecteurs, peuvent aussi produire des bruits inquiétants en cas de défaillance. Un tintement métallique à chaud peut trahir un jeu excessif aux soupapes.
Bruit en braquant à fond : manque de liquide dans la direction ?
On parle ici des voitures à direction assistée hydraulique, de plus en plus rares face aux modèles à assistance électrique. Si un grognement sourd se fait entendre en braquant d’une butée à l’autre, surtout à l’arrêt ou à basse vitesse, cela signale souvent un manque de liquide de direction assistée, d’où des bulles d’air aspirées par la pompe. Le grognement provient de la pompe qui cavite.
Vérifiez le niveau dans le bocal et faites l’appoint avec le fluide préconisé si besoin. Sinon, la pompe peut s’user prématurément à tourner à sec. Et si le niveau a baissé, c’est qu’il y a une fuite dans le circuit : canalisation poreuse ou raccord non étanche. Un examen visuel s’impose car toute fuite va s’aggraver.
Certain véhicules à direction électrique peuvent aussi produire un bruit en butée de braquage, mais il s’agit alors d’un claquement dû au limiteur de couple, sans gravité.
Claquement en manœuvrant : cardan ou soufflet de transmission en cause ?
Enfin, ce bruit répétitif « cla-cla-cla » à basse vitesse, surtout en reculant ou dans les manœuvres serrées, peut provenir du joint de cardan côté roues, asséché par une fuite de graisse si le soufflet de protection est fissuré.
Deux organes peuvent être impliqués :
- Le cardan lui-même : la rotation des croisillons dans les fourches usées donne ce bruit sec. Un remplacement s’impose car il y a risque de rupture.
- Le soufflet étanche en caoutchouc qui enveloppe le joint : sa déchirure laisse la graisse fuir et le joint se gripper. Changer le soufflet et regraisser le joint ramènera le silence.
Un claquement plus sourd peut aussi provenir des silentblocs de transmission fatigués.
Au premier bruit suspect, cap sur l’atelier !
N’attendez pas que ces bruits virent à la cacophonie ! Ils sont les signes avant-coureurs de pannes qui ne feront que s’aggraver. Au premier couac suspect, direction le garage pour un diagnostic. Un contrôle à temps peut vous épargner bien des soucis et des frais. Votre voiture, comme vos oreilles, apprécieront.
Pensez aussi à respecter les révisions préconisées et à faire contrôler régulièrement l’état des pièces d’usure comme les plaquettes, les courroies, les soufflets… C’est le secret d’une auto en forme, silencieuse et sûre. De quoi rouler zen et malin pour longtemps !
Et n’oubliez pas : une oreille attentive aujourd’hui, c’est un porte-monnaie soulagé demain. Alors, restez à l’écoute de votre voiture !
Crise énergétique : les voitures électriques bientôt limitées en cas de pénurie ?