En résumé
- En 1988, Gordon Murray, Ron Dennis, Mansour Ojjeh et Creighton Brown, l’équipe de tête de McLaren en Formule 1, discutaient de voitures de série dans un aéroport italien en attendant leur vol retour.
- McLaren a depuis repris cette tradition de nommer ses mules d’après des rois anglais, sauf pour le prototype de la Speedtail baptisé Albert en clin d’œil à la F1.
- La F1 a fait plusieurs tonneaux et a pris feu, mais grâce à sa cellule en carbone, une première sur une voiture de série avec la Jaguar XJR-15, le pilote est sorti indemne .
Pour commencer, elle s’appelle F1 parce que « c’est 39 de plus qu’une F40 ». Découvrez les secrets les mieux gardés de la légendaire supercar britannique, fruit du génie de Gordon Murray.
La naissance d’une icône en un vol
En 1988, Gordon Murray, Ron Dennis, Mansour Ojjeh et Creighton Brown, l’équipe de tête de McLaren en Formule 1, discutaient de voitures de série dans un aéroport italien en attendant leur vol retour. Murray commence alors à esquisser sa vision de la voiture de route ultime sur un bloc-notes. À leur arrivée en Angleterre, les bases de la McLaren F1 étaient posées. Seulement 34 mois plus tard, en décembre 1992, le premier prototype était sur les routes.
Un moteur d’anthologie signé BMW
Sous son capot, la F1 abrite un fabuleux V12 BMW S70/2 de 6,1 litres développant 618 ch et 651 Nm de couple. Accouplé à une boîte manuelle 6 vitesses, il catapulte l’auto à 100 km/h en 3,2 secondes. Avec une vitesse de pointe de 386 km/h, la F1 reste à ce jour la voiture de série atmosphérique la plus rapide du monde.
Si vous connaissez déjà les exploits et records de cette McLaren F1 considérée comme l’une des meilleures voitures de tous les temps, voici 11 faits méconnus à son sujet :
Des kit-cars Ultima pour développer la F1
Deux kit-cars Ultima MK3 ont servi de mules de développement pour la F1 :
– Le châssis n°12 « Albert », équipé d’un V8 Chevrolet de 7,4 l pour tester la boîte 6 et la position de conduite centrale
– Le châssis n°13 « Edward », avec le V12 BMW pour peaufiner le moteur
McLaren a depuis repris cette tradition de nommer ses mules d’après des rois anglais, sauf pour le prototype de la Speedtail baptisé Albert en clin d’œil à la F1.
Les portes papillon inspirées… d’une Toyota !
C’est en voyant les portes de la citadine Toyota Sera que Gordon Murray a eu l’idée d’adopter des ouvertures en élytre pour la F1. Un choix audacieux pour une supercar.
Moteur atmosphérique : un choix assumé
Murray n’a jamais envisagé de turbo ou de compresseur pour la F1, préférant éviter :
– Les difficultés accrues de conception moteur
– Les problèmes de fiabilité
– Le temps de réponse et la perte de sensation induits
Un accident à 240 km/h sans gravité grâce au châssis carbone
Lors d’essais en Namibie en 1993, un ingénieur a percuté un obstacle à plus de 240 km/h. La F1 a fait plusieurs tonneaux et a pris feu, mais grâce à sa cellule en carbone, une première sur une voiture de série avec la Jaguar XJR-15, le pilote est sorti indemne !
Une feuille d’or dans le compartiment moteur
Pour isoler thermiquement le V12 des éléments en carbone, Murray a opté pour une feuille d’or véritable. Les 16 grammes utilisés dans chaque F1 représentent environ 1000 € au cours actuel de l’or.
F1, un pied-de-nez à Ferrari
Le nom F1 a été choisi pour deux raisons :
– Le lien avec les succès de McLaren en Formule 1
– Parce que selon Murray, « c’est 39 de plus qu’une F40 »
La chasse au poids, une obsession pour Murray
Pour maintenir le poids de la F1 à seulement 1138 kg, rien n’a été épargné :
– Le cuir de l’habitacle réduit de moitié pour gagner 5 kg
– Deux épaisseurs de rondelles seulement, la plus épaisse devant être justifiée
– Pas d’airbags ni d’ABS
– Pas de radio, jugée superflue (la F1 dispose quand même d’un lecteur CD Kenwood 10 CD personnalisé avec seulement 5 boutons !)
Une montre et un sac de golf assortis pour chaque client
Chaque acheteur de F1 a reçu :
– Une montre Tag Heuer 6000 Chronometer avec le n° de châssis de sa voiture sur le cadran
– Un sac de golf sur-mesure conçu pour se fixer sur un des sièges latéraux
100 McLaren F1 encore en circulation
Sur les 106 F1 produites (64 routières, 7 prototypes, 5 versions optimisées, 2 « long tail » et 28 voitures de course), 100 existent encore. Les États-Unis en comptent 30, le Royaume-Uni 40. Pour en acquérir une, il faudra débourser plus de 18 millions d’euros !
Une McLaren F1 dans les mains d’un cartel mexicain ?
La F1 châssis n°039, une auto à la livrée hideuse (brun métallique, intérieur cuir rouge, jantes bronze) achetée par le patron de McLaren Ron Dennis puis revendue, aurait atterri au Mexique en 1997. Acquise par Umberto Ojeda, lieutenant d’El Chapo, elle aurait disparu à sa mort. La rumeur dit qu’elle roulerait toujours, légalement, aux mains du cartel de Sinaloa ou de la famille Ojeda…
Plus qu’une supercar, la McLaren F1 est une œuvre d’art sur roues, née du génie obsessionnel de Gordon Murray. Véritable légende automobile, elle fascine toujours autant trois décennies après sa naissance, et les anecdotes qui l’entourent ne font que renforcer son aura.
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